Viandes, viande fraiche, sous-produits, protéines déshydratées, plumes, ongles, abas…. On voit de tout sur les étiquettes et les réseaux sociaux…mais au final ? Il y a quoi exactement dans une croquette ? En avant Charlock Holmes...

Tout commence par les matières premières :
- Toutes les matières premières, à partir du moment où elles entrent dans le circuit de la production de Petfood, s'appelleront des "sous-produits" et font partis de la catégorie 3 des "sous-produits".
Voici ce que dit le site de la FACCO (Fédération des Fabricants d’aliments pour chiens chats oiseaux et autres animaux familiers) :
Quel que soit l’état physique de la matière (fraîche, congelée, déshydratée), les règlementations européennes et françaises imposent que :
- Toutes les matières d’origine animale sont issues d’animaux sains abattus en abattoirs placés sous le contrôle de vétérinaires officiels.
- Ces matières ne peuvent strictement provenir que d’animaux sains déclarés propres à l’alimentation humaine, après inspection vétérinaire post mortem.
En aucun cas il est possible d’utiliser des matières issues d’animaux morts d’accident ou de maladie. Mais encore, de matières dites « à risque spécifié » dans le cadre des mesures d’éradication de l’ESB, la totalité de ces matières, considérée « à haut risque » étant détruite par incinération.
Aucun animal n’est élevé dans le monde, pour être destiné à l’industrie du Petfood! Cette dernière récupère et valorise nos déchets ! Nous ne mangeons plus depuis longtemps certains produits, comme les poumons, les mamelles et de moins en moins d’abats type, cœur, reins…ils sont donc récupérés pour les croquettes ! Et cela varie en fonction des saisons, des fêtes (exemple à Pâques beaucoup d’agneau disponible), des préférence culturelles…. Les Américains sont les plus gros producteurs et consommateurs de volailles au monde mais n’achètent et ne mangent que de la volaille désossée. En France, la consommation de dindes entières n’existe que pendant la courte période de Noël. Cependant nous en consommons toute l’année sous forme de filets, de rôtis, ou de morceaux découpés. Certaines parties de la volaille, résultant de la découpe (carcasses), ou impossibles, ou trop coûteuses pour être désossées en raison du coût de la main d’œuvre (cous, bas de cuisse) sont donc disponibles. Nous consommons de plus en plus de poissons en filets. Les sous-produits de filetage, de la filière congélation, des conserveries de poissons, sont donc également disponibles. En effet, le déséquilibre momentané entre offre et demande génère ainsi des surplus.
L’estomac de porc est un composant essentiel de la recette de l’andouillette, principalement consommée en barbecue. Cette matière sera donc peu disponible pour notre Industrie l’été. A contrario, l’estomac de bovins (panse, feuillet) constitue la base de la recette des tripes à la mode de Caen ou autre. Cette consommation humaine est forte l’hiver et quasi inexistante l’été. La matière sera donc disponible l’été pour notre Industrie.
Si la réglementation européenne dresse une liste positive de matières premières d’origine animale que l’industrie de l’alimentation des chiens et des chats peut utiliser, ce n’est pas pour autant que ces matières premières sont intégrées dans les recettes. Ainsi, la laine, les coquilles d’œufs ou de moules ne sont pas utilisées dans la fabrication des aliments pour chiens et chats et autres petits mammifères familiers. Les sabots et les cornes sont principalement transformés en engrais.
Nous ne nous servons pas des plumes en l’état, car elles n’ont aucun intérêt nutritionnel. Elles sont cependant parfois utilisées après un traitement permettant de les transformer en un concentré de protéines, ou en acides aminés à fort intérêt nutritionnel.
Les plumes sont une source de protéines alternatives. D’ailleurs, les acides aminés issus de plumes sont également utilisés en alimentation humaine.
Article tiré de Matières premières - Facco

Sous quelle forme?
Vous comprenez maintenant qu’on ne retrouve pas, dans les croquettes/pâtées de beaux filets entiers plein de muscle, comme on peut souvent le voir en photo sur les sites de certaines marques !
- Plus précisément on y trouve de la VSM : La Viande Séparée Mécaniquement, est définie par la réglementation européenne (n° 853/2004) comme "un produit obtenu par l'enlèvement, à l'aide de moyens mécaniques, de la viande des os ou des carcasses de volailles entrainant la destruction ou la modification de la structure fibreuse des muscles"
Obtenue après désossage, la VSM peut contenir des résidus d'os, de cartilages ou de moelle.
Elle concerne principalement les volailles et le porc. La production de VSM à partir de ruminant a été interdite à cause des EST (Encéphalopathies Spongiformes Transmissibles), mais si vous savez c’est la maladie de la vache folle !
- Cette viande, VSM ou non, sans oublier le poisson, peut avoir été transformée en farines, aussi appelées, “protéines animales transformées”, principalement pour des raisons pratiques et économiques. Pas besoin de camions réfrigérés et possibilité d’en transporter davantage!
- C’est ce que l’on retrouve sur nos étiquettes sous le nom “protéines déshydratées” ou même “farines” bien que ce dernier terme n’ayant pas vraiment la cote, (depuis la fameuse vache folle!) soit peu employé.
- Et c'est ce qui est majoritairement utilisé pour la fabrication des croquette!
Mais alors, à quoi correspond “Poulet frais” sur l’étiquette ?
Pour pouvoir mettre “poulet frais” sur une étiquette, le vendeur s’engage déjà à ce que la viande n’a pas été congelée.
Ensuite, les morceaux sont introduits tels quels dans l’extrudeur, et on se rappelle que ce n’est pas le poulet entier ni le filet mais de la VSM! Et on garde à l’esprit que dans le "poulet frais", il y a de l’eau, beaucoup d’eau ! Environ 70% ! Donc dans votre produit fini…il ne reste plus grand-chose, en tout cas, beaucoup moins que lorsque la source de protéines est indiquée sur l'étiquette directement sous forme déshydratée. Divisé le % indiqué par 4 et vous verrez ! D’ailleurs ces mêmes marques utilisent, comme toutes les marques, principalement des protéines déshydratées, et font figurer les deux dans la liste des ingrédients, il faudra donc additionner le “frais” divisé par 4 et les % de déshydraté, pour avoir le % exacte !
- Il s’agit donc ni plus ni moins d’une technique utilisée par les marques pour faire figurer en tête de liste des ingrédients, (liste qui on le rappelle est triée par ordre de poids décroissant…) qui nous rassure nous propriétaires, et qui font bien sur l'étiquette!
- Et surtout, cela n'a aucune valeur qualitative!
- A noter : pour la fabrication des pâtées, il sera forcément question de viandes fraiches ! (réfrigérées ou congelées)
- A noter bis : le terme "protéines hydrolysées" fait référence à un procédé bien particulier, où, pour faire simple, la protéine est coupée en petits morceaux afin d'être, principalement, plus digeste et moins allergène.
Et je vous rassure je n'ai rien contre le poulet, il en est de même pour toutes les sources de protéines, Bœuf, Porc, Dinde, Canard.....
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